Notes sur Trump (5/a) : Ploutocratie, et après ?

Comme il a été noté ici et là, l'administration Trump telle qu'elle est en train de se constituer pourrait consister en la plus grande concentration de fortune jamais vue à la tête d'un État occidental. D'ores et déjà, la fortune cumulée du président et des divers nominés avoisine les 35 milliards de dollars. Si on ajoute à cela le maintien de la tradition des « revolving doors » avec pas moins de trois anciens de Goldman Sachs ( le fasciste Bannon stratège en chef, Steven Muchnin secrétaire au trésor et le n°2 de la banque, Gary Cohn nommé à la tête du conseil économique national) aux plus hauts postes, on a donc là une caricature du gouvernement des 0,1%. Ce qui ,couplé aux méthodes hétérodoxes de Trump, provoque la crainte chez les économistes d'une « poutinisation » de l'économie américaine. Ainsi pour Lawrence Summers, le deal obtenu pour sauver une partie des emplois chez Carrier en Indiana s'apparente, en guise de « tournant historique », à la réponse de Reagan à la grève des contrôleurs aériens au début de son mandat. Il s'agirait ici, pour Summers, de la transition vers un capitalisme « ad-hoc » non plus organisé autour de la loi mais du « deal », où « les acteurs économiques considèrent qu'ils doivent protéger leurs droits de propriété et imposer leurs propres types de contrats. » et où « Le monopole de la force étatique est utilisé pour enrichir et satisfaire les désirs de ceux qui contrôlent l'appareil étatique. »

On pourrait bien évidemment se satisfaire de ce parachèvement ploutocratique d'un capitalisme devenu visiblement ( l'oligarchie) ce qu'il est essentiellement ( l'accaparement des moyens de productions par une minorité toujours plus restreinte), mais il est à craindre que ce marxisme rudimentaire soit aussi peu utile à la compréhension de la période que son pendant inverse, désincarné et universitaire, qui a fait florès ces dernières années. D'où la nécessité de quelques notes de contexte sur ces nominations... a suivre sous peu